Ce
projet n’a duré qu’un instant, il est complètement spontané.
Une
grande majorité de la population brésilienne vit dans une situation
financière très précaire. Fraîchement débarqué, je veux
comprendre ce à quoi les personnes concernées se rattachent.
Qu’est-ce qui leur donnent de l’espoir, qu’est-ce qui leur permet de
garder leur dignité et la volonté de s’en sortir ?
Passant
tous les jours par la même rue, une scène étrange retient mon
attention : des empailleurs de chaises travaillent dans la rue, à
même le sol d’un retour de trottoir – certainement pour la grande
visibilité dont ils bénéficient. À côté d’eux, un autre groupe
d’hommes semble refaire le monde à longueur de journée, mendiant de
quoi s’acheter des bières.
Je
représente personnes assises au pied du mur toute la journée : un
garçon qui répare et empaille des chaises, et un des homme assis.
Je dessine des bulles vides au dessus de chacun, puis demande aux
modèles de me dicter une phrase à leur faire dire sur la fresque.
Le
garçon a commencé : « Sans travail, tu n’es rien. » Cette
assertion, violente car indirectement adressée à l’autre homme, m’a
choqué. Je l’ai montrée à ce dernier qui a pris un quart d’heure à
répondre : «mais avec dieu, je suis tout. »
J’ai
beaucoup appris sur le Brésil, cette après-midi.